Portrait de femme : interview de Kate Richardson, Directrice Générale de l’Adonis Cupecoy
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A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme 2023, j’ai souhaité mettre en valeur une femme dont le parcours pourrait inspirer d’autres femmes.
Merci à Kate Richardson, Directrice Générale de l’Hôtel Adonis Cupecoy, d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions concernant sa carrière dans le tourisme et l’hôtellerie.
Guilain Denisselle : Quel est ton parcours ? Comment en es-tu arrivée au tourisme ?
Kate Richardson : Jeune je souhaitais devenir avocate ou juriste donc c’est naturellement qu’après mon baccalauréat je me suis dirigée vers le Droit. Après deux 1res années peu concluantes, j’ai poursuivi un cursus de Langues Etrangères Appliquées Anglais et Espagnol jusqu’à la Licence.
Ce cursus nous obligeait à faire un stage en entreprise pendant 3 semaines et je ne savais pas quoi choisir, déçue d’avoir dû abandonner le Droit et inquiète pour mon avenir car la filière que je poursuivais me laissait entrevoir une carrière qui d’avance ne me plairait pas.
Je rentre en vacances et je rencontre le fils d’un voisin qui est un ami d’enfance de mon père et Président depuis de nombreuses années de l’Office de Tourisme de St-Martin. Nous parlons de mes études et de ce fameux stage et il me dit qu’il pense que c’est un secteur qui me conviendrait et me propose donc un stage.
Dubitative j’y réfléchis plusieurs semaines absolument pas convaincue mais dans le même temps peu motivée et active dans la recherche d’un stage. J’accepte donc !
Je me vois confier le Marché Europe en remplacement de la personne en charge en congés annuels.
Au bout de quelques jours tout devient évident, je me sens bien, j’adore à la fois travailler sur des dossiers et être sur le terrain à la rencontre des professionnels mais aussi du grand public.
Je rentre à Paris heureuse de mon séjour plus que fructueux car je sais ce que je veux faire de ma vie et je sens mon deuil d’une éventuelle carrière juridique terminé !
Je commence des missions pour L’Office de Tourisme en participant à des salons du tourisme en Europe. J’obtiens des dérogations pour participer à ces salons et aux différents évènements qu’ils organisent en Europe et je pars à la recherche d’une École de Tourisme.
J’intègre donc L’Ecole Supérieure de Tourisme de Paris après un entretien de 15 minutes avec la Direction de l’Ecole. Je termine 5e de ma promotion.
Le lendemain matin de ma remise de diplôme, je retourne chez Indigo Consulting, une agence de Relations Presse, Communication et Marketing à Paris.
J’y évolue pendant 8 ans puis reviens à Saint-Martin ou je suis embauchée à L’Office de Tourisme de Saint-Martin comme responsable, RP, Com et Marketing.
J’en deviens la Directrice par intérim en octobre 2014 puis officiellement en 2015.
A l’aube de mes 40 ans, j’ai envie de me prouver que je suis capable de monter ma propre structure donc je quitte l’OT en 2019 pour créer ma société de conseils en com et marketing et événementiel mais arrive le COVID et son confinement.
Début 2021, je suis très mal, presque déprimée, car le contexte international rend impossible le démarrage de mon activité, je décide donc de retourner sur le marché du travail en faisant le choix de faire autre chose que du tourisme.
Je deviens donc Responsable commerciale d’un grand groupe Saint-Martinois qui possède plusieurs stations essences et mini supermarchés sur l’île. Je m’y sens bien et j’apprends de nouvelles choses. En parallèle j’organise quelques anniversaires et mariages, organise les séjours de clients étrangers, travaille pour le SXM Festival et je me rends compte que mon métier me manque.
Rien n’étant un hasard dans la vie, je reçois un appel de M. Bataillé, Président du groupe ADONIS HOTELS & RESIDENCES, qui cherche un nouveau directeur pour son hôtel à Sint-Maarten ADONIS CUPECOY, que j’avais déjà rencontré quelques mois auparavant suite à l’envoi de mon CV.
L’aventure dans l’hôtellerie commence en septembre 2022 !
GD : Qu’est-ce que tu préfères le plus dans ton métier ?
KR : Difficile à dire !
J’aime être derrière mon ordinateur à travailler sur des dossiers. J’aime être en réunion pour des échanges d’idées ou avancer sur des projets mais j’aime aussi beaucoup être sur le terrain à convaincre que mon produit est le meilleur !
Le tourisme est un domaine totalement transversal. Il faut véritablement être ouvert sur le monde, sur les autres et se nourrir de toutes choses autour.
Nos métiers dépendant de tellement de talents, d’expertises toutes plus passionnantes les unes que les autres et qui rendent nos métiers si agréables.
Je pense surtout aujourd’hui ce que ma pudeur m’empêchait de dire et de m’avouer plus jeune que j’aime par-dessus tout voir les gens heureux quand ils quittent St-Martin ou toutes les autres destinations que j’ai pu représenter dans le passé.
J’aime voir sur leur visage la joie, la quiétude, la reconnaissance qu’ils peuvent ressentir après avoir découvert un lieu, séjourner dans un hôtel, rencontrer des gens, se nourrir de leur différence, participer à des évènements, se laisser tenter par de nouvelles activités.
Les retours de mes clients quand ils sont négatifs me poussent à me dépasser et à être encre plus créative et les retours positifs sont une véritable satisfaction qui à mon sens participe à l’accomplissement de soi.
GD : Une anecdote sur son travail actuel ou un précédent
KR : L’anecdote la plus drôle celle avec Mme la Ministre du Tourisme indien que l’on m’a accusé d’avoir perdue de vue mais qui en réalité s’était éclipsée après son discours pour aller faire du shopping sur les Champs Elysées !
La plus honteuse être partie dans le cadre professionnel en Inde en me rendant compte à l’aéroport que nous n’avions effectué de demande de visa !
GD : Comment as-tu vécu les différence(s) entre un employeur institutionnel et un employeur privé ?
KR : J’ai beaucoup aimé travaillé dans le public, découvrir les rouages de l’Administration, la puissance publique, je me suis découvert une passion pour le Droit du travail et le Droit social (j’y reviens toujours qui sait !) mais hélas la politique ayant une grande place on est vite face à lenteur administrative, à certaines batailles intestines et je me sentais plus à ma place.
Le secteur privé est plus ouvert, laisse une plus grande place à la créativité mais surtout les objectifs sont plus clairs, plus directs. Cette forme de pression car au final purement financière est très motivante.
GD : Quel est ton constat sur l’égalité homme femme dans l’hôtellerie et même le tourisme ?
KR : Lorsque j’ai fait mes premiers pas dans le tourisme il a maintenant 26 ans, il y avait beaucoup plus de femmes que d’hommes dans à peu près tous les domaines du tourisme sauf les techniques. Aujourd’hui je crois qu’il y a vrai équilibre ce qui est très agréable pour moi car j’aime beaucoup travailler avec les hommes.
Cependant et au vu du poids économique du tourisme dans le monde, on ne que faire le même constat que dans les autres domaines ! Ce sont des hommes qui occupent les postes avec les plus grandes responsabilités et aux meilleurs salaires.
Sans faire de féminisme car je suis plutôt humaniste, il serait de bon ordre que nous soyons reconnues pour nos compétences.
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