Parcours de femme : interview de Dominique Lorent, DG de Canopy by Hilton Paris Trocadéro
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A l’occasion de la journée internationale des droits de la femme 2021, nous souhaitons mettre en valeur une femme dont le parcours pourrait inspirer d’autres femmes.
Merci à Dominique Lorent, DG de Canopy by Hilton Paris Trocadéro, d’avoir accepté de répondre à ces quelques questions concernant sa carrière dans l’hôtellerie.
TH : Pouvez-vous résumer votre parcours depuis que vous avez quitté l’école ?
DL : J’ai voulu travailler dans la gestion de l’hôtellerie depuis mon plus jeune âge. Après avoir terminé le lycée, j’ai obtenu un master en commerce international, avec une spécialisation en tourisme. J’ai ensuite travaillé sur le développement durable pour ma thèse de master, car je croyais au potentiel dans ce domaine. J’ai fait mon stage de fin d’études au comité régional du tourisme de Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui a été très enrichissant. Il y a 20 ans il s’agissait encore d’une destination émergente et j’ai vraiment senti que mon travail faisait la différence et que je contribuais à construire un meilleur avenir pour cette région. Le sud de la France était un endroit particulièrement spécial pour moi, et je voulais vraiment que les touristes voient le véritable aspect de ce lieu étonnant ; la nourriture régionale, l’architecture unique et les vignobles...
Après mes études, j’ai cherché un emploi dans le secteur de l’hôtellerie - et c’était un défi au départ. Malgré cela, j’ai trouvé un emploi de femme de ménage dans ce qui était alors le Noga Hilton de Cannes. C’était la première fois que j’avais une vraie équipe à gérer, et c’est là que j’ai appris les bases du management. J’ai pu appréhender comment fonctionnait une chaîne d’hôtels et j’ai bénéficié d’un excellent encadrement. Au bout d’un an, je suis passée à autre chose en prenant un poste d’assistante de direction au Hilton Paris La Défense. J’y ai passé cinq ans, et pendant une partie de ce temps, il n’y avait pas d’ingénieur en chef, alors j’ai beaucoup appris sur le service, ce qui a été une bonne formation pour moi. Au bout d’un certain temps, j’ai eu envie de me renouveler, alors j’ai commencé en tant que responsable F&B au Hilton Paris Orly Airport pendant trois ans. Cette expérience m’a beaucoup aidée à renforcer mes compétences de gestion, ma créativité et ma compréhension des impératifs financiers d’un hôtel.
J’ai alors éprouvé l’envie de partir à l’étranger, et j’ai accepté un poste au Hilton de Milan. Cette expérience a constitué l’une des meilleures années de ma vie. J’avais une équipe très soudée, qui ne manquait pas d’idées étonnantes et avec laquelle je me suis beaucoup amusée. J’y ai passé un an et demi. J’ai ensuite été appelée par le Hilton Mauritius Resort & Spa, qui cherchait un directeur des opérations. J’ai accepté un poste temporaire pour trois mois, mais j’ai fini par y rester pendant cinq ans et c’est là-bas que j’ai eu ma fille. J’ai dû alors apprendre à combiner ma vie professionnelle et ma vie de jeune mère. Il faut trouver un moyen de jongler entre ces deux vies sans perdre l’équilibre - c’est un défi mais c’est aussi très enrichissant.
Après cette expérience, j’ai déménagé à Conrad Bora Bora Nui, où j’ai fait partie d’une très grande équipe, et j’y ai acquis une certaine expérience du luxe, que je voulais ajouter à mon bagage professionnel. J’y suis restée deux ans. Et enfin, aujourd’hui, me voici au Canopy Paris Trocadéro, qui doit ouvrir très bientôt.
TH : Votre équipe actuelle est-elle à parité ? L’est-elle à tous les niveaux hiérarchiques ?
DL : En réalité, non ! Pour l’instant, nous avons plus de femmes. L’objectif n’est pas de parvenir à un équilibre, nous ne cherchons pas à avoir absolument la même proportion d’hommes et de femmes. Ce qui est important, c’est que nous donnions une chance à chacun, quel que soit son genre. Nous recrutons en fonction de l’attitude et des compétences. L’important, c’est que nous veillons à traiter tout le monde de la même manière et à accorder la même flexibilité et les mêmes droits à chaque membre de notre équipe. Toute personne désireuse de progresser dans sa carrière doit se voir offrir des opportunités et être épaulée dans sa progression.
Je crois que Hilton a été un véritable pionnier en veillant à ce que les femmes aient une place et la possibilité d’accéder à des postes de haut niveau. Je suis très fière de travailler pour cette entreprise.
TH : Quelle est votre principale fierté, personnelle ou professionnelle ?
DL : Je suis issue d’une famille très modeste. Ma mère était très fière de me voir diplômée. J’ai travaillé dur pendant mes études pour payer mon appartement, donc cet accomplissement a demandé beaucoup de temps et de dévouement.
Sur le plan professionnel, je suis très fière de mon équipe et de la façon dont nous relevons les défis ensemble. Un dirigeant doit prendre le temps d’établir une relation de confiance avec chaque membre de son équipe. J’aime être proche d’eux et partager nos moments de doutes et de bonheur, tant personnels que professionnels. Tout le monde est traité sur un pied d’égalité. Nous sommes tous dévoués à ce que nous faisons et partageons la même passion pour servir nos clients. Nous sommes bienveillants les uns envers les autres, et cela n’a pas de prix.
TH : Que dites-vous / faites-vous aux personnes qui débutent dans l’hôtellerie dans votre équipe ?
DL : La première chose à faire serait de vous faire confiance. Quoi qu’il en coûte, si vous aimez ce que vous faites, cela en vaut la peine. Chaque fois que j’ai franchi une nouvelle étape dans ma carrière, j’étais surprise et je n’arrivais pas à croire que je pouvais passer à la suivante. Mais vous savez quoi, il n’y a pas de secret, si vous travaillez dur et que vous le voulez vraiment, tout est possible !
Et la deuxième est de prendre soin de vos collaborateurs. Il est très important, dans une entreprise où les personnes sont au service des autres, d’être empathique et bienveillant. C’est la clé de la performance, et cela signifie que vous prendrez du plaisir tout du long. Oh et... Une fois que vous arrivez dans l’hôtellerie, vous n’aurez plus envie d’en partir !
TH : Estimez-vous que l’encadrement hôtelier se féminise ou êtes-vous une exception ?
DL : Les choses changent petit à petit et ne peuvent que continuer à s’améliorer. L’industrie hôtelière est ouverte 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. On entend toujours dire qu’il est difficile pour les femmes dirigeantes de d’équilibrer leur vie personnelle et professionnelle. Pourquoi cela ne serait-il un défi que pour les femmes ? Les hommes s’occupent aussi de la famille, et la création d’un équilibre et d’une flexibilité sur le lieu de travail profite à tout le monde. Nous avons parcouru un long chemin ces dernières années, et je sais que cela va encore progresser, car nous encourageons la prochaine génération à construire une société inclusive qui donne à chacun les moyens de s’épanouir.
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