Vision pour 2023 de Benjamin Altaras : L’efficacité énergétique, nouvelle boussole du secteur hôtelier
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Concurrence déloyale, crise sanitaire, turnover et maintenant crise énergétique : l’hôtellerie ou l’histoire d’une réinvention permanente. Emblème même de la France, de son tourisme, de son art de vivre, le secteur de l’hôtellerie navigue entre des flots incessants.
L’arrivée d’Airbnb a d’abord révolutionné le marché du tourisme et incité le secteur hôtelier à proposer de nouvelles expériences plus inclusives, mêlant mixité des usages et des clientèles. La crise covid a ensuite engendré une pénurie de main d’œuvre inédite pour le secteur. Et aujourd’hui, c’est la crise énergétique qui encourage la profession à faire peau neuve.
Les hôteliers ont dû ces derniers mois se renouveler pour adapter leur offre et attirer une clientèle « loisir » en semaine : à cheval entre le business et le leisure (loisir), nous avons assisté à l’avènement du « bleisure ». Toujours dans une optique d’adaptation, le secteur a dû s’attaquer à une nouvelle bataille : la reconquête du capital humain. Depuis la fin de la crise covid, le secteur souffre en effet d’une pénurie de main d’œuvre, en partie conjoncturelle en raison du boom de croissance post-crise, mais aussi structurelle, la marque employeur et l’épanouissement au travail ayant désormais franchi le pas des lobbies d’hôtel. Le secteur s’attaque ainsi à l’attractivité des métiers en repensant horaires, pénibilités et formations.
Le secteur se se relève avec brio de la crise sanitaire et de la mise à l’arrêt total de son activité avec une année 2022 qui battra l’année 2019 qui était l’année historique en France depuis 30 ans ! Pourtant, un nouveau défi pointe son nez : la crise de l’énergie. Avec une augmentation très significative du coût de la facture d’électricité en 2023, après une année où la gaz a bondi en 2022, , couplée à la hausse des salaires et des matières premières, les hôteliers doivent être ingénieux pour piloter au mieux leur compte d’exploitation. L’hôtellerie est en effet une industrie hautement énergivore. Du chauffage à la climatisation en passant par l’électricité permettant d’alimenter les chambres froides, aspirateurs, laves vaisselles… les hôteliers ne peuvent pas faire sans énergie. Le confort des clients en dépend. Plus que jamais cet hiver, la gestion des ressources énergétiques est un enjeu fondamental pour le secteur.
Tous les propriétaires gestionnaires se posent la même question : quels sont les investissements pouvant avoir un impact rapide sur nos factures d’énergie ? Des travaux concrets doivent donc être entrepris : changements de chaudières, calorifugeage, isolation des bâtiments par l’extérieur, autant de solutions qui fleurissent et permettront aux hôteliers de faire des économies d’énergie cet hiver.
En France, la lutte contre les passoires thermiques est devenue une priorité écologique nationale. Côtés logements, la sentence est sans appel : à partir de 2023, les passoires thermiques ne seront plus autorisées à la location en France métropolitaine. Les logements privés passent à l’action. Idem pour le secteur hôtelier, qui s’est mis en ordre de bataille : s’agissant des passoires énergétiques, il faut désormais rénover pour subsister sur le marché.
Encore faut-il savoir naviguer dans les méandres des subventions et réglementations qui se superposent les unes aux autres. Une des conséquences de cette tendance profonde est l’éclosion de directeurs techniques devenus de véritables « Consomm’acteurs » gestionnaires d’énergie. Des opérateurs capables de conjuguer une connaissance fine des modes de financements au niveau national comme des collectivités, ainsi que des solutions d’économies d’énergie durables. En somme, un chasseur de gaspillages capable de garantir un confort aux clients comme aux équipes.
Cette transition écologique rapide des établissements hôteliers est la condition sine qua non de la poursuite de leur développement et de leur attractivité.
![]() | A propos de l’auteur : Article fourni gracieusement par Benjamin Altaras, Directeur de Turenne Hôtellerie Benjamin a rejoint Turenne Capital en 2012 afin d’y créer la division Turenne Hôtellerie. Après deux années passées au sein de KPMG, Benjamin a rejoint le groupe ACCOR en 2005 pour y occuper plusieurs fonctions, en particulier Responsable de Développement Hôtelier France et Directeur de l’Asset Management France, pilotant l’ensemble des opérations de cessions d’Actifs du groupe ACCOR en France entre 2009 et 2012. Benjamin est diplômé de l’IEP Lille et de Audencia Nantes. ![]() |
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