Amazon futur tyran des hôtels ?

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L’information a été dévoilée par Skift vendredi : Amazon se lancerait dans la réservation hôtelière.
Le coût serait de 15 % pour l’hôtelier, soit dans la fourchette basse du marché, surtout si on y inclut les frais de traitement de cartes de crédit. En effet, c’est Amazon qui encaisserait le séjour des clients avant de les reverser aux hôtels commission déduite.
Avoir un nouvel entrant dans ce domaine paraît sain. Sauf que l’acteur en question est malsain : il suffit de voir la façon dont il traite les éditeurs pour se dire que son comportement risque d’être bien pire que celui de Booking. Les ardeurs de Booking sont en passe d’être régulées puisque tous les gouvernements européens sont en train d’examiner la relation dominant-dominé. Que va inventer Amazon pour asservir l’hôtellerie ?
La seule façon de "contenir" ses travers, c’est justement de ne JAMAIS lui accorder aucune sorte d’exclusivité, aucun moyen de dominer. C’est d’ailleurs un principe de bon sens : c’est en répartissant les risques entre les différents acteurs du marché qu’un entrepreneur peut avancer sans craindre les foudres de son "protecteur".
L’arrivée d’Amazon dans la bataille va sans doute calmer les ardeurs de Don Corleone Google, lui qui ne dévoile toujours pas ses ambitions concernant la réservation hôtelière. On a vu quelques améliorations de son service avec l’apparition du carrousel, la modification des affichages aux Etats Unis, sans pour autant que son service Google Hotel Finder ne décolle sérieusement.
Internet devient donc une histoire de marque :
- Google au sommet de la chaîne alimentaire
- les sites qui vendent comme Booking ou Expedia
- les comparateurs qui veulent également vendre : TripAdvisor ou Kayak
- les comparateurs qui ne vendent pas encore : Trivago
Quand on réalise que l’hôtellerie est la seule et unique activité dont Internet s’est emparée qui exige que le client et le marchand se rencontrent forcément, on se dit qu’il y a un formidable gâchis, gâchis né de l’incapacité des hôteliers à travailler ensemble. Il est tellement plus simple de donner de 15 à 25 % de son chiffre d’affaires à des tiers plutôt qu’à travailler ensemble. Quoiqu’on en pense, on ne réserve pas un hôtel par addiction à Booking : on réserve un hôtel parce qu’on en a besoin !
Ce que ne savent pas les hôteliers, c’est qu’Amazon est hyper présent, voire dominant dans certains secteurs d’activité, dans le cloud avec Amazon Web Services. De très nombreuses startups et même grandes entreprises du secteur de l’hôtellerie et du tourisme utilisent le cloud d’Amazon. Là aussi, foncer tête baissée vers le cloud d’Amazon n’était pas forcément le plus malin sur le long terme, mais peut on blâmer ces fournisseurs d’agir avec la même absence de vision long terme que les hôteliers qui ont sauté à pieds joints sur les OTAs ? En tous les cas, Amazon a eu tout loisir d’étudier les volumes de flux et les flux eux même dans le secteur du tourisme. Yabon le gros gâteau !
Finalement, les points d’interrogation dans l’article Distribution électronique, guerre de titans ? se sont révélés exacts...
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