Addi(c)tion, Le hold-up des intermédiaires du tourisme en ligne, par Rémi Ohayon : superbe opération marketing à but strictement lucratif

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Devant la polémique qu’a lancé son auteur Rémi Ohayon pris la main dans le pot de confiture, analysons le contenu de ses 101 pages et presque 24.000 mots de son livre « Addi(c)tion, Le hold-up des intermédiaires du tourisme en ligne ». Le dossier de presse reçu en septembre 2013 laissait présager un contenu de qualité. La mise en scène de la tournée renforçait ce sentiment de qualité. Hélas la lecture des 101 pages en PDF fait déchanter...
Le contenu
Sept chapitres
- Portails de réservation en ligne : A l’origine le bon, ensuite la brute et aujourd’hui le truand
- Avis de consommateurs : Du livre d’or au livre de torts
- Guides gastronomiques : Quand le conseil devient lucratif !
- Sites d’achats groupés : Dommages collatéraux
- Coffrets cadeaux : Le faux rapport qualité/prix
- Hôteliers-‐restaurateurs, reprenez le contrôle : Comment redonner du pouvoir à votre marque
- Internautes : Comment consommer malin et responsable
Charité bien ordonnée...
Avant de lire le contenu, on se doute bien que 2 des 7 chapitres risquent de vanter les outils et solutions vendus par les entreprises de l’auteur, mais on a encore un peu d’espoir :
- Le chapitre 5 risque de parler du logiciel maison de coffret cadeaux, My Box Factory
- Le chapitre 6 risque de parler de la quasi-totalité des outils et solutions vendus par les entreprises de l’auteur.
Au cœur du contenu : Booking.com en ligne de mire, Expedia beaucoup moins, TripAdvisor oui... mais non
Les piques contre Booking.com sont nombreuses, répétitives, répétées, re-répétées, mais pourtant peu illustrées ni surtout expliquées dans le détail. En dehors de ces quelques piques, c’est plutôt creux.
Le long plaidoyer contre les industriels du coffret-cadeau reflète une situation certes réelle mais racontée partiellement. Surtout, elle sonne faux dans la bouche du patron d’un logiciel de coffret-cadeau.
En fait, la responsabilité intégrale de la situation actuelle incombe aux OTAs, aux coffrets cadeaux, aux guides gastronomiques, aux sites d’achats groupés, aux sites d’avis (à qui il faut quand même envoyer ses clients déposer un avis), mais aucunement aux hôteliers-restaurateurs eux même, eux qui ont cédé aux sirènes de la facilité offerte par ces grands portails. Il ne faudrait surtout pas froisser ses clients en émettant un diagnostic froid et objectif. Pourtant pour les plus dépendants, le début de la guérison passe impérativement par la reconnaissance de l’addiction. Pour les autres, le besoin réel est d’être informé et accompagné, par d’avoir un nouveau calife à la place du calife...
Les erreurs sont multiples
- Page 29 :
Depuis décembre 2011, Expedia n’est plus propriétaire de TripAdvisor. La liste des propriétaires est accessible ici
- Page 40 : what about Google Hotel Finder ???
- CheapOAir n’a pas grand-chose à faire ici puisque LE métier de base de ce site est l’avion + le site est destiné au marché américain + le site s’alimente sur le GDS. Enfin CheapOAir ne peut en rien être comparé à Orbitz qui a une division hôtelière puissante avec des marques nombreuses sur ce seul créneau : Orbitz, Ebookers, HotelClub, AsiaHotels et Ratestogo.
- sur le paragraphe des comparateurs (page 83)
- Opodo.fr n’est pas un comparateur d’hôtels : c’est un affilié de Booking.com
- eDreams.fr n’est pas un comparateur d’hôtels : c’est un affilié de Booking.com
- eBookers.fr n’est pas un comparateur d’hôtels : c’est une des marques du groupe Orbitz
- Ooglolo.fr n’existe pas. Oogolo.fr en est un, mais pas vraiment spécialisé en hôtellerie
- Liligo.fr n’est pas vraiment spécialisé en hôtellerie
- on ne voit même pas le célébrissime TripAdvisor ni Google Hotel Finder ni Kayak !!! Ni aucun des comparateurs plus modestes comme HotelsCombined, RoomKey, SkyScanner, Wego, Mundi, HotelScan, Hotellook, HotelRabbit, Hipmunk, Top10, Room77 (racheté depuis par Google)…
Les études présentent des incohérences
Pour prendre connaissance des études, il suffit de se rendre sur le site addiction.travel, rubrique « Baromètre » afin de visualiser 4 infographies dont sont extraites ces 4 images.
Pour la répartition des restaurants par type, on parvient à 124 %. Même si on se limite aux trois catégories Gastronomique, Traditionnel/Classique et Brasserie/Bistrot, on est quand même à 105 %. Etrange !
111 % de réponse à une question demandant si le chiffre d’affaires a augmenté ou baissé !
A la question « Quelle est la part de CA que vous réalisez avec les portails de réservation en ligne », on obtient 87 %. Que font les 13 % manquant ? Ou alors il faut partir sur les 60 % et on a alors 27 % en trop...
A la question « Est-ce que vous passez par Internet pour réserver une table ? », on obtient 101 %. Et sur la répartition des 32 % de non, on obtient seulement 99 % de répondant.
Sur 18 questions reprises dans les infographies des études ayant servi de base à ce livre, 4 sont manifestement erronées, soit 22 % d’erreur. Rémi Ohayon estime que la commission de 15 à 17 % de Booking est beaucoup trop élevée alors que dire de 22 % ?
Enfoncement de portes ouvertes
Ce passage en est l’exemple parfait : « si j’anticipe l’avenir, la valeur d’un fonds de commerce ne se déterminera plus seulement sur l’emplacement de celui-ci, mais aussi sur la manière dont il est commercialisé. » (page 64)
Les affirmations au doigt levé ou contre-vérités
Commission top chère ? (page 19)
Qui peut dire si une commission de 15 % est trop chère ? 20 % ? 25 % ? 30 % ? Quand un client qui ne serait jamais venu réserve à une date où la chambre serait restée vide, à 30 % de commission la marge est encore de 70 % moins les quelques euros de charges variables (linge, nettoyage, produits d’accueil…). Par contre quand un client a été détourné par un achat abusif de la marque de l’hôtel, 1 % de commission est déjà trop cher.
Qu’est-ce qu’un petit hôtel ? (Page 19)
Avec une moyenne de moins de 35 chambres par hôtel (env. 600.000 chambres pour env. 17.000 hôtels, source DGCIS 2013), un « petit » hôtel est manifestement d’une taille largement inférieure à ces 35 chambres. Pour CoachOmnium, la petite hôtellerie correspond aux hôtels de moins de 25 chambres. Coach Omnium étant cité à plusieurs reprises dans le livre, on peut envisager que Rémi Ohayon reconnaisse l’expertise de Coach Omnium.
Stats inventées (page 30) ?
Pur plagiat (page 33)
Ca ressemble comme deux gouttes d’eau au contenu d’un article de TendanceHotellerie.fr intitulé « TripAdvisor : 27 $ de bénéfice net par membre et 11,5 $ de bénéfice net par avis », sans pour autant avoir cité la source. Pourtant aucun autre site n’a jamais fait les calculs + certains chiffres sont durs à trouver. Superbe plagiat !
L’ASA (Page 33-34)
Non seulement l’ASA n’a pas autorité pour juger, ce qui appartient à la justice, mais l’avis de l’ASA ne date pas de février 2011, plutôt de février 2012, l’enquête ayant été ouverte en juillet 2011. Le seul point correct concerne le fait que TripAdvisor a remplacé en septembre 2011 « reviews you can trust » par la mention « reviews from our community » sur ses pages anglaises.
AFNOR (Page 34)
A la date de sortie du livre (septembre 2013), la norme AFNOR NF Z74-501 sur les avis clients est bouclée car publiée en juillet 2013 (voir ici). L’appel à consultation publique datait de novembre 2012 et à cette date on avait déjà des pistes sur le contenu à venir…
Voici ce qu’on s’attendait à y lire/trouver :
- ZERO mot technique dans les pages réservées au client : « early booking » (promotion pour réservation anticipée), « last minute » (tarif spécial dernière minute), « booking engine » (page de réservation)… C’est inquiétant de la part d’un « expert » du marketing qui est censé savoir parler aux clients de ses propres clients
- AVOIR une image figée à l’instant de l’écriture du livre de l’écosystème global, avec Google en haut de la chaîne alimentaire, Google qui fixe les prix du référencement payant, Google qui donne à n’importe qui le droit d’acheter une autre marque que la sienne, avec toutes les strates intermédiaires, etc... Le seul point qui concerne le pay-per-click consiste à recommander d’acheter sa propre marque sur Google, ce qui est en soi une hérésie pour peu qu’on prenne un peu de recul, même si le pragmatisme pousse un chef d’entreprise à le faire presque contraint et forcé
- SAVOIR que Booking.com diffusait à la date de sortie du livre plus de 20 millions d’avis de moins de 2 ans, mais surtout de vrais avis, infiniment plus surs que les 100 millions d’avis de moins de 14 ans de TripAdvisor
- APPRENDRE que la commission des agences est calculée sur le chiffre d’affaires TTC, pas sur le Hors Taxe
- COMPRENDRE la différence profonde entre les véritables agences comme Expedia, ces agences qui génèrent de la demande, versus les purs intermédiaires tels Booking.com qui se contentent de se placer entre le client et l’hôtel. Le premier va chercher les clients par la main, le second les alpague littéralement sur Internet
- ABORDER le rôle croissant des métamoteurs ou comparateurs qui intercalent un intermédiaire supplémentaire
- EXPLIQUER l’imposture du comparateur TripAdvisor qui classe son affichage des prix de chambre non pas par le prix de la chambre mais uniquement en fonction du prix du clic.
- EXPLIQUER le mot GDS (Global Distribution System), le 1er cloud au monde créé il y a plus de 40 ans, ce système sur lequel repose une immense part du voyage d’affaire et de nombreux sites grand public
- ABORDER la manière dont est organisé le voyage d’affaires dans les entreprises
- LIRE l’expression SoLoMo (Social Local Mobile), qui présente d’extraordinaires potentiels pour la restauration, moindres pour l’hôtellerie. On ne peut plus envisager Facebook d’un côté et le mobile de l’autre : le client achète sur mobile et y utilise les réseaux sociaux en même temps
- ENUMERER les innombrables entorses aux affichages chez les OTAs. Il y aurait pourtant eu beaucoup à dire sur les « dernière réservation il y a… » ou « plus qu’une chambre disponible »… qui font monter la pression sur le client. On ne parle pas non plus des condamnations par la justice française d’Expedia et TripAdvisor pour leurs affichages mensongers grâce au SYNHORCAT.
- ABORDER les sites de ventes privées ailleurs que dans le chapitre « conseil au client ». Il y a pourtant une réelle dérive sur ce sujet côté hôteliers avec une explosion des sites de ventes privées.
- EXPLIQUER la mécanique des petits malins de la distribution : ces sites web qui surfent sur les prix des grossistes et « explosent » la parité tarifaire
- LIRE ne serait-ce qu’un mot à propos de Google Hotel Finder, THE « next big thing »
- EXPLIQUER la technologie ou plutôt l’intégralité DES technologies hôtelières en supplément du CRM déjà cité : PMS, CRS, RMS, Channel Manager, Booking Engine, avec les interactions entre les uns et les autres. Ce mot "technologie" n’est cité que 4 fois sur environ 24.000 mots, alors que « je » est utilisé 128 fois… La technologie est pourtant LE moyen utilisé par les sociétés du web, bien avant le marketing, pour exploser leurs résultats (en 2012, année de référence de l’ouvrage : 210 M$ chez Expedia, 44 M$ chez Priceline et 87 M$ chez Tripadvisor en 2012)
- EXPLIQUER l’intérêt des tiers de confiance pour certifier les avis au lieu d’un passage qui dit (page 68) :
Il est tellement plus intelligent de donner son fichier client à des tiers qui vont s’en servir à leur propre compte.
- VOIR les noms HRS, numéro 1 allemand, et ODIGEO, le groupe européen qui possède les sites eDreams, GoVoyages, Travellink et Opodo. Tous deux sont dans le top 5 en Europe après Priceline, Expedia et TripAdvisor.
- COMPRENDRE ce qu’est l’affiliation, ses enjeux, ses clauses
- APPRENDRE que les commentaires des clients sur Booking.com peuvent être anonymes, y compris pour l’hôtelier qui peut prendre des claques mais n’a donc aucune chance de s’améliorer
- APPRENDRE que les hôteliers ne pouvaient à l’époque pas répondre aux avis de leurs propres clients. Ça a évolué depuis mais pas encore de manière satisfaisante puisque seule une partie des réponses est publiée après passage du Dieu algorithme
- COMPRENDRE les déséquilibres que contiennent les contrats liant les hôtels aux agences en ligne
- COMPRENDRE ce que veut dire la clause de parité de disponibilité
- ALERTER les internautes sur les mystères des algorithmes qui favorisent les revenus des agences plutôt que l’intérêt du client
- EXPLIQUER la farce que représente le programme BOOKING GENIUS
- Etc...
Les solutions proposées par Rémi Ohayon
Page 68, Rémi Ohayon écrit en omettant de dire que « RADAR » est le nom du produit phare de sa société ADN Réputation :
Dans le chapitre des solutions, nous avons simplement juxtaposé le nom d’une des sociétés de Rémi Ohayon à côté de la solution préconisée :
- Avoir un site internet informatif, attractif et ergonomique : les Ateliers Apicius
- Protéger sa marque en améliorant son référencement : les Ateliers Apicius
- Multiplier les canaux de distribution : les Ateliers de la Formation pour la partie accompagnement et les Ateliers Apicius pour le channel manager en marque blanche de ReservIT
- S’équiper d’outils techniques : la liste est longue…
- Former son personnel au e-marketing : les Ateliers de la Formation
- Mettre en place des actions de fidélisation : ADN Réputation
- Veiller sur son e-réputation : ADN Réputation
- Développer ses relations avec les influenceurs : ADN Réputation
- S’équiper d’un logiciel de coffret cadeau : My Box Factory
- S’unir pour ne plus dépendre des portails de réservation en ligne : Rémi Ohayon parvient à expliquer clairement ce qu’est www.fairbooking.com (page 73). Bravo !
- Aller à la rencontre des clients sur les réseaux sociaux : ADN Réputation
Rémi Ohayon n’a pas de solution maison pour collecter, traiter et diffuser les avis clients donc pas besoin d’en parler. Au lieu de canaliser et exploiter la clientèle de l’hôtel (ce qui constitue le fonds de commerce de l’hôtel NDLR), autant l’envoyer vers les réseaux sociaux et l’excellentissime TripAdvisor ! Nul doute que si Rémi Ohayon avait été patron d’un équivalent de Vinivi ou CustomerAlliance, on aurait eu droit à un pavé, peut-être même un chapitre !
Replaçons l’auteur dans son contexte
Au début de son livre, Rémi Ohayon déclare avoir créé Apicius ainsi que cinq autres agences, chacune experte dans les métiers du web, du marketing, de la notoriété en ligne et de la production de contenus. Par contre quand arrive le chapitre concernant les solutions, pas de rappel. Pourtant c’est là qu’on aurait besoin de se souvenir de ce « détail ».
Son dernier communiqué, celui qui a fait dire que Rémi Ohayon avait été pris la main dans le pot de confiture, en mentionne sept autres sociétés, soit huit au total, parmi lesquelles on peut lister celles qui sont connues : Ateliers Apicius, Media & Compagnie, les Ateliers de la Formation, ADN Réputation, My Box Factory (SecretBox), Paperpad. Ce fameux communiqué lancé suite à l’annonce par Arnaud Montebourg de l’assignation de Booking.com ne disait strictement rien, hormis quatre paragraphes qui reproduisent son livre sans le citer et précédant ce paragraphe concluant le communiqué :
Le tout suivi de trois paragraphes à propos de Rémi Ohayon : MOF, 100 collaborateurs, 1500 entreprises clientes. Ça ne fait pas de mal de se faire du bien !
Dans un récent article de DéplacementsPros, l’auteur disait à juste titre :
Quand une des entreprises de Jeff Bezos (fondateur et patron d’Amazon) cite une action de Jeff Bezos ou de sa femme, le magazine Business Insider dont Jeff Bezos est propriétaire stipule une phrase rappelant ce « détail ». Si même les hyper dominants s’astreignent à cette règle déontologique, on pourrait s’attendre à ce qu’un expert du e-marketing en fasse de même.
La mécanique mercantile de l’opération « Addi(c)tion, Le hold-up des intermédiaires du tourisme en ligne »
La campagne de lancement du livre a été orchestrée de main de maître avec :
- des attachés de presse : agence Village-RP
- des publicitaires : agence ATTA ARRI
- le site Internet les-ateliers-du-succes.com mettant en scène la tournée dans 8 villes de France ou tribu-ohayon.com mettant en scène la famille de Rémi Ohayon
- la réservation des noms de domaine the-hotel-magazine.com, i-love-emotion.com, saveur-travel.com, experience-unique.com et ambassadeur.travel
- l’achat d’espaces publicitaires pour promouvoir la tournée en France, notamment sur TH (publireportage du 04 octobre 2013)
- participation à de nombreuses réunions dont certaines où les entreprises de Rémi Ohayon ont sponsorisé l’évènement comme le TOTEC 2013
Les interventions de Rémi Ohayon ont été orchestrées au millimètre :
- pour les interventions hors tournée, la responsable publicité valide au préalable les temps et ordre de passage, sujets abordés, questions…
- texte répété et parfaitement mis en scène (on pourrait jurer que des cours de théâtre ont été pris tellement les postures et ton ont changé)
- le jour J, présentation des constats de son livre
- présentation des solutions les plus récentes avec les futurs sites the-hotel-magazine.com, i-love-emotion.com, saveur-travel.com, experience-unique.com… suivis par ambassadeur.travel un peu plus tard, enfin sans oublier de citer par-ci par-là d’autres produits « faits maison »
- le relais des évènements, avant mais également après chaque intervention/conférence
- des vidéos diffusées sur une chaîne YouTube
Pas de place à la spontanéité, chaque problème a une solution « faite maison », les problèmes sans solution « faite maison » ne sont simplement pas abordés… C’est une vraie belle opération marketing qui a nécessité du temps (et donc de l’antériorité), de l’énergie et de l’argent.
Les premières télés et articles à propos de ce livre disaient de Rémi Ohayon qu’il était "consultant" (sans autre activité NDLR). Depuis le consultant est devenu « expert » mais toujours pas patron de 8 sociétés de marketing hôtelier, hormis chez les journalistes qui se posent des questions comme chez DéplacementsPros. On peut comprendre que l’erreur soit commise une ou deux fois, pas quasiment systématiquement.
Dans la même optique, nombreux sont les groupes ou entreprises à entamer une démarche d’évangélisation avec ce qu’on appelle un « livre blanc » :
- c’est gratuit, pas facturé 14,90 € TTC
- les solutions « maison », si elles sont mentionnées, sont systématiquement signalées comme telles. En général un livre blanc ne fait surtout pas l’apologie de ses propres services
- un livre blanc ne se travestit jamais sous une cape de défenseur : un livre blanc explique précisément et objectivement
- un livre blanc devient une référence pour la profession si ses statistiques et sa rhétorique sont INDISCUTABLES et ont exclu TOUTE APPROXIMATION
- un livre blanc n’a pas d’auteur : c’est un outil marketing de l’entreprise
Cette superbe campagne marketing aurait pu avoir pour support un livre blanc, mais il aurait d’une part fallu améliorer le contenu, et d’autre part fallu se priver de 14,90 € multipliés par… Si les droits d’auteur sont bien versés à la holding, le fisc n’y trouvera rien à redire. Par contre si les droits d’auteur sont versés à titre personnel, alors aie aie aie…
Quant au fait de vendre sur Amazon en complément d’autres plateformes, c’est risible ou pathétique suivant le point de vue. Comment peut-on « combattre » les abus des grandes agences en ligne et en même temps vendre son livre sur le pire rouleau compresseur du commerce ayant jamais existé ? Sans doute la soif de l’or...
Conclusion
Comment peut-on se plaindre des moyens faramineux mis en place par les OTAs pour leur marketing et en même temps dépenser autant pour le marketing d’une gamme de produits dont ce livre est le fer de lance ? Le paradoxe est saisissant.
101 pages pour si peu de contenu paraissent bien longues car on n’y apprend pas grand-chose, hormis le curriculum vitae de Rémi Ohayon.
Dans son dernier communiqué de presse, Rémi Ohayon stipule : « Mon engagement : toujours mieux vous informer et continuer à vous défendre » ce qui l’autoproclame vaillant défenseur des hôteliers face à l’adversité des agences en ligne.
Pourtant :
Superman n’a pas d’attaché de presse
Superman ne dit pas « je, je, je »
Superman ne prend pas de cours de théâtre
Superman ne vend rien
Superman agit de manière désintéressée
Superman n’a pas d’agence de pub !
La seule phrase qu’on puisse donc dire est : Félicitations au chef d’entreprises Rémi Ohayon qui d’un contenu aussi banal a réussi à monter une telle mayonnaise et une telle médiatisation de ses solutions marchandes actuelles ou futures. La pâte du MOF !
L’avis de TendanceHotellerie.fr sur cet article polémique de Rémi Ohayon
TH a un ton libre, TH profite de sa liberté d’expression, TH alerte sur des sujets importants. Quand on cherche « Fairbooking sur TH, on se rend compte que Fairbooking a été cité dans 10 pages (articles ou brèves) sur près de 5.000 pages. Fairsearch, un autre mouvement associatif qui milite pour un Internet « fair » est cité dans 12 pages, 2 de plus que Fairbooking. Quelques autres chiffres : Booking.com plus de 200 pages, TripAdvisor plus de 200 pages, Trivago plus de 130 pages, Expedia plus de 180 pages…
L’attaque de Rémi Ohayon quant à l’hyper présence de Fairbooking sur TH est donc à l’image du personnage : excessive.
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