Etude Evaneos - OpinionWay : Comment les employeurs et l’école peuvent aider les Français à mieux voyager ?

Evaneos, pionnier du tourisme à impact, dévoile aujourd’hui son étude « Les Français·es et le rôle des employeurs et de l’école pour voyager mieux », réalisée avec OpinionWay en mai 2023. Celle-ci révèle que 76 % des Français ont le sentiment que la société dans laquelle nous vivons n’incite pas à faire des voyages respectueux de l’environnement.

Voyager plus respectueusement peut vouloir dire voyager moins loin, plus longtemps,
opter pour des modes de transport bas carbone ou des activités plus respectueuses des populations locales et de l’environnement. Certains de ces choix ne dépendent que
du voyageur, mais d’autres sont soumis à des contraintes, des freins externes, notamment par les employeurs et l’école. Evaneos a donc sondé les Français sur leur vision du voyage, la manière dont ils ressentent ces freins, et comment ils aimeraient s’en émanciper.

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Voyager mieux : comment et pour quoi faire ?

• 69 % des Français ont l’intention de voyager avant, après ou pendant l’été, période charnière et attendue par beaucoup. L’hexagone est majoritairement plébiscitée pour ces voyages, puisque 77 % des Français partent au moins une fois par an en France, 36 % en Europe et 21 % à l’international.
• Quelle que ce soit la destination, l’avis est unanime : pour 91 % des Français, le voyage évoque quelque chose de positif, notamment :

1. un moyen de couper avec le quotidien, de se ressourcer 56 %
2. une invitation à découvrir des lieux extraordinaires 53 %
3. une opportunité pour goûter des produits locaux 31 %
4. et un moyen de vivre des émotions hors du commun 29 %

Les Français sont également conscients des enjeux du tourisme pour les économies locales : 77 % d’entre eux affirment que voyager de manière responsable permet de contribuer de façon positive à l’économie locale du lieu de séjour, surtout chez les 25- 34 ans (81 %). Comparativement, les Italiens en sont convaincus à 91 % tandis que les Espagnols, moins sensibles aux enjeux économiques, le pensent à 64 %.

Mais, malgré leur volonté dans la situation inflationniste actuelle, un bon nombre de Français rencontre des freins pour voyager de manière plus responsable. Alors que 73 % des Français aimeraient réduire leurs émissions de CO2 lors de leur prochain voyage, 87 % disent que réussir à faire des choix de voyage respectueux de l’environnement est compliqué avec la hausse des prix.

En effet, seuls 37 % seraient prêts à augmenter leur budget vacances pour voyager plus responsablement.
Par ailleurs, 76 % des Français ont le sentiment que la société dans laquelle on vit n’incite pas à faire des voyages respectueux de l’environnement, surtout les jeunes, plus sensibles à ces sujets (89 %).

Le budget n’est pas la seule contrainte relevée par les Français :
l’impossibilité de partir longtemps en vacances en est également une. S’ils le pouvaient,

• 85 % voyageraient hors des périodes de pics, pour privilégier d’autres moments que la haute saison
• 72 % resteraient plus longtemps sur leurs lieux de vacances
  Aussi, le choix du mode de transport revient largement à l’heure de faire les comptes :
• 68 % souhaiteraient prendre le train plutôt que l’avion pour se rendre à destination.
• 57 % préféreraient un seul long voyage plutôt que plusieurs petits voyages s’il leur était possible (surtout chez les 18-34 ans).

Il est évident que chacun a un rôle à jouer pour choisir de voyager de manière plus responsable, mais des freins systémiques se glissent dans la quotidien des
Français : l’inflation qui fait exploser le budget, les politiques salariales, et le modèle des vacances scolaire qui ne donne pas assez de flexibilité aux Français.

La flexibilité des employeurs pour impulser plus de responsabilité dans le voyage

À l’heure de planifier ses vacances, 70 % des Français se sentent concernés par un frein à la prise de congés payés au travail et 17 % déclarent que leur employeur leur impose des périodes de congés.
Par ailleurs, près d’un quart des Français (23 %) aimeraient voyager davantage mais n’ont pas suffisamment de congés.
Aussi, près de la moitié des Français estiment que les employeurs ont leur devoir d’accepter les demandes de congés de leurs salariés hors périodes de vacances scolaires :

• 49 % si l’activité de l’entreprise le permet
• 40 % quel que soit le niveau d’activité de l’entreprise

Pour engager un voyage plus responsable des collaborateurs, les entreprises peuvent
mettre en place plusieurs actions :

1. 12 % des salariés aimeraient prendre 4 semaines d’affilée de congés l’été mais l’employeur l’interdit. En autorisant des périodes de congés plus longues, les Français peuvent mieux profiter de la destination visitée sans faire son programme au pas de course.
2. 21 % seraient prêts à voyager avec un moyen de transport plus éco- responsable, même si plus long, si l’employeur accordait un TTR
   (Temps de Trajet Responsable, soit un jour de congés addition-nel pour prendre un moyen de transport bas carbone).
3. 14 % aimeraient voyager pendant au moins 2 semaines hors vacances scolaires mais l’employeur l’interdit. L’autoriser permettrait de réduire les pics touristiques et, donc, polluants.

S’il est possible de trouver une nouvelle organisation au sein des entreprises, cela n’efface pas le calendrier scolaire, peu compatible avec le concept de « voyager mieux ».

L’école et les vacances scolaires, un frein additionnel indéniable

Le voyage est un vrai territoire d’apprentissage selon les Français : 91 % des Français interrogés estiment que les voyages nourrissent la curiosité des enfants et 67 %estiment même que l’enfant apprend plus en découvrant le monde et en voyageant qu’en restant assis en classe.
Par ailleurs, 80 % des parents d’enfants de moins de 18 ans estiment que si les familles partaient plus souvent en-dehors des périodes de vacances scolaires, cela permettrait d’éviter le tourisme de masse et les pics de pollution liés aux transports, etc.
Il est également difficile pour 81 % des parents qui travaillent , de prendre des congés compatibles avec le calendrier des vacances scolaires.

Pour faire face à ces freins, certains essaient de s’émanciper de quelques contraintes. En effet, bien que les Français soient plus disciplinés que leurs voisins Italiens (59 %) et Espagnols (65 %), 37 % des parents ont déjà emmené leurs enfants en vacances hors des périodes scolaires, et 10 % seraient prêts à leur faire manquer en moyenne
3,8 jours de classe.

Pour y remédier, l’école pourrait revoir sa copie pour que tous les enfants puissent profiter de vacances riches en découvertes et à haut potentiel d’apprentissage. Les Français sont 55 % à estimer que l’Éducation Nationale a un rôle à jouer pour inciter les familles à voyager de manière plus responsable. Deux leviers d’action se démarquent pour les parents :

• 69% pensent que les vacances scolaires devraient toujours débuter
  avant le vendredi soir et finir après le dimanche soir pour permettre d’adopter des moyens de transport plus verts (train vs avion par exemple)
• 60% pensent que l’Éducation nationale devrait autoriser un quota de jours de voyage pour permettre aux élèves de pouvoir davantage voyager avec leurs parents, en-dehors des périodes de vacances scolaires.

Par ailleurs, 80 % des parents trouvent qu’il est acceptable de faire manquer quelques jours d’école à leurs enfants pour l’une des raisons suivantes :

• 41 % Uniquement pour une occasion exceptionnelle
• 29 % Uniquement à la fin de l’année scolaire quand le programme est terminé
• 19 % Uniquement pour un jour ou deux de manière très ponctuelle
• 19 % Uniquement si l’enfant est en primaire ou en maternelle
• 7 % Uniquement avant les fêtes de fin d’année
• 6 % Uniquement si l’enfant a de bonnes notes à l’école
• 5 % Dans toutes les situations

Il est urgent de repenser notre manière de voyager pour limiter l’impact climatique que le tourisme a sur notre environnement. En revanche, si chaque individu a des solutions à portée de main pour responsabiliser ses voyages, notre société peut aussi envisager des solutions pour permettre à tous de voyager mieux, comme le souhaitent les Français.

Si les Italiens et les Espagnols se sentent plus impactés par le cadre strict imposé par les employeurs, les Français sont conscients des actions qui pourraient être mises en place pour que les collaborateurs puissent voyager plus responsablement. Également, de la flexibilité sur les périodes scolaires et congés exceptionnels autorisés pour des voyages, qui peuvent clairement bénéficier à l’apprentissage et à la curiosité des élèves, est attendue par les Français, notamment les parents.

Alors, une réinvention de système peut-elle engager les Français à voyager mieux ?

Méthodologie : Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon de 1024 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.
Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview) du 3 au 4 mai 2023.
Cette étude a aussi été réalisée en Espagne et en Italie, également en mai 2023.