Poulets « de chair » : L214 publie un classement des chaînes de restauration
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Un palmarès sous le signe du retard.
br>Les chaînes de restauration ont été notées et classées selon les critères du Pecking Order, une initiative lancée en 2019 par l’association internationale World Animal Protection. Le Pecking Order évalue, par l’intermédiaire de l’agence indépendante Chronos, les entreprises de la restauration selon leur respect des critères du European Chicken Commitment, à savoir :
- une diminution du nombre d’animaux par mètre carré,
- l’interdiction des souches de poulets à croissance ultrarapide engendrant de sévères problèmes de santé pour les animaux,
- l’accès à de la lumière naturelle,
- un enrichissement de l’environnement des poulets, de façon à répondre de façon minimale à leurs besoins comportementaux,
- une méthode d’abattage n’impliquant pas un accrochage des oiseaux par les pattes, la tête en bas, alors qu’ils sont encore conscients.
Le classement met en lumière deux principales tendances :
- un certain nombre d’entreprises se sont publiquement engagées sur des critères minimaux mais n’ont par la suite fait état d’aucun progrès ou presque : ainsi, Domino’s Pizza, KFC, Pizza Hut et Subway se sont engagées publiquement à respecter les exigences du European Chicken Commitment. Le groupe Holder, détenteur des boulangeries Paul, a en plus fait le choix de garantir un accès à l’extérieur aux animaux pour 20 % au moins de ses volumes de viande de poulets achetés en France. Malheureusement, toutes ces enseignes pèchent dès lors qu’il s’agit de rendre compte des progrès concrètement réalisés à ce jour.
- d’autres n’ont tout simplement pas pris d’engagement à respecter la politique minimale que constitue le European Chicken Commitment : les géants du fast-food McDonald’s et Burger King, mais aussi Quick, Buffalo Grill, O’Tacos, Autogrill et Starbucks, se disputent ainsi la fin du classement. Aucun de ces restaurants n’a publié d’engagement suffisamment ambitieux en ce qui concerne le recul des pires conditions d’élevage et d’abattage des poulets.
Un palmarès sous le signe du retard
L214 publie ce jeudi 6 octobre un classement des grandes chaînes de restauration sur la base de leurs politiques et pratiques d’approvisionnement en viande de poulets. Parmi les 12 enseignes françaises passées au crible, Burger King se retrouve dans les dernières du classement, mettant ainsi en évidence les insuffisances de la démarche Nature d’Éleveurs privilégiée par l’enseigne au détriment des exigences du European Chicken Commitment.
Les engagements trompeurs de Burger King et Nature d’Éleveurs
Malgré la demande sociétale et les multiples tentatives de dialogue de L214, Burger King refuse toujours de s’engager contre les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets en adoptant les critères du European Chicken Commitment, et d’inclure une part minimale de 20 % de plein air dans ses approvisionnements en viande de poulets.
Le « roi du burger » fait le choix de mettre en avant sur son site Internet la démarche Nature d’Éleveurs du groupe LDC, qui se révèle non seulement insuffisante, mais aussi incohérente. En effet, elle fait l’impasse sur des changements essentiels en matière de « bien-être » des poulets « de chair » :
- la baisse significative des densités dans les élevages. Nature d’Éleveurs pratique des densités (38 kg/m2) causant des problèmes graves de « bien-être » pour les poulets, comme le précise ce rapport du Comité scientifique de la Commission européenne, qui préconise une densité maximale de 25 kg/m2 et indique qu’une densité supérieure à 30 kg/m2 entraîne une augmentation significative des problèmes de « bien-être animal » ;
- l’arrêt de l’utilisation de souches d’animaux à croissance ultrarapide. D’ailleurs, comment un poulet qui ne peut presque pas se mouvoir du fait de sa croissance trop rapide pourrait-il atteindre les perchoirs dont la démarche Nature d’Éleveurs fait la promotion ?
- la fin de l’accrochage des poulets encore conscients lors de l’abattage. Une telle méthode provoque chez eux un stress important ainsi que de nombreuses fractures.
De plus, la communication de Burger King repose sur l’engagement de ses fournisseurs et non sur un engagement propre de l’enseigne.
Pour Brigitte Gothière, cofondatrice de L214 : Le classement du Pecking Order met en évidence que de nombreuses chaînes de restauration ont encore du chemin à parcourir pour faire reculer les pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets. En préférant la démarche insuffisante Nature d’Éleveurs du groupe privé LDC au European Chicken Commitment basé sur l’expertise scientifique, Burger King a officialisé son désintérêt complet à l’égard des poulets. Nous continuerons donc d’informer le public des pratiques de l’enseigne en décalage total avec la demande sociétale : 9 personnes sur 10 sont opposées aux pratiques d’élevage intensif des poulets comme les fortes densités ou la sélection génétique.
La méthodologie du Pecking Order
La méthodologie du Pecking Order est basée sur le European Chicken Commitment (ECC), dont les critères ont été établis conformément aux dernières connaissances scientifiques en matière de « bien-être animal » et sont soutenus par plusieurs organisations de protection animale à travers le monde.
Le Pecking Order est composé de deux sous-ensembles de critères : le premier porte sur les engagements des entreprises, le second évalue les progrès qu’elles ont réalisés dans le recul de l’élevage intensif des poulets. Chaque critère se focalise sur un point spécifique de l’ECC. Après une évaluation réalisée par l’agence Chronos de mars à mai, les entreprises ont bénéficié d’un mois pour mettre à jour ou publier leurs engagements.
Un mouvement pour la fin des pires pratiques d’élevage des poulets
En élevage standard, les poulets sont enfermés toute leur vie par dizaines de milliers, sans accès à l’extérieur, à l’air pur ni même à la lumière du jour. Ils vivent entassés jusqu’à 22 par mètre carré. Leur litière n’est jamais changée et est gorgée de déjections. L’ammoniac qui s’en dégage brûle la peau et les poumons des animaux qui, par ailleurs, sont sélectionnés génétiquement pour grossir très vite. En conséquence, nombre d’entre eux souffrent de problèmes cardiaques et respiratoires et sont à peine capables de supporter leur propre poids. Certains ne peuvent plus se déplacer jusqu’aux lignes d’alimentation et finissent par mourir de faim ou de soif.
À l’abattoir, les poulets sont suspendus par les pattes, conscients, avant d’être étourdis. Une telle méthode provoque chez eux un stress important ainsi que de nombreuses blessures.
Le European Chicken Commitment a pour objectif de répondre à ces problématiques. Il constitue une demande minimale, portée à la connaissance des entreprises par une trentaine d’associations européennes dans le but de réduire les souffrances des poulets utilisés dans la production alimentaire.
À ce jour, plus de 100 entreprises ont déjà pris cet engagement en France.
En France, L214 demande également qu’au moins 20 % des approvisionnements en viande de poulets des entreprises qui s’engagent à respecter les critères de l’ECC soient issus d’élevages donnant aux animaux un accès au plein air ou à un jardin d’hiver.
L214 est une association de défense des animaux. Depuis ses débuts en 2008, elle a rendu publiques plus de 100 enquêtes révélant les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux. Ces vidéos ont permis de dévoiler les pratiques routinières et les dysfonctionnements d’une industrie qui considère et traite les animaux comme des marchandises. Forte de plus de 50 000 membres, suivie par plus de 750 000 personnes sur Facebook, L214 a notamment obtenu l’engagement de plus de 180 entreprises à renoncer aux œufs de poules élevées en cage et aux pires pratiques d’élevage et d’abattage des poulets élevés pour leur chair et la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux. Participant activement au débat démocratique, L214 est régulièrement sollicitée par les médias pour son expertise, et revendique l’arrêt de la consommation des animaux et des autres pratiques qui leur nuisent.
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