Les fonds d’investissement s’intéressent enfin au monde du PMS : le PMS Mews lève 33 M$ en série B
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Le PMS Mews Systems fondé en 2012 a annoncé hier avoir levé 33 millions de dollars US auprès de Battery Ventures, un fond d’investissement basé dans la Silicon Valley. La précédente levée datait de 2018 pour 7,1 M$.
Cette levée est notable dans la mesure où c’est la première grosse levée auprès d’un fonds américain sur le métier devenu « historique » du PMS dont Micros-Fidelio avait acquis la domination, à minima auprès des grandes chaînes hôtelières, ce qui avait conduit Oracle à l’acheter en 2014 pour 5 milliards de dollars US.
Un écosystème qui bouge
Le pachyderme Oracle Hospitality (ex Micros) continue ses pratiques abominables de fermeture des accès à sa plateforme aux autres technologies. Même si ses tarifs ont baissé, cette pratique est archaïque en 2019 : pourquoi une entreprise devrait payer des dizaines de milliers (à priori « seulement » des mlilliers aujourd’hui) de dollars pour avoir le droit de se connecter au PMS, sachant que le PMS va (sur)facturer l’hôtel pour cette connectivité. Il ne manque d’ailleurs pas de solutions technologiques dont le coût de l’interface facturé par Oracle à l’hôtel est supérieur au coût facturé par la solution technologique à l’hôtel pour le service rendu ! #onmarchesurlatête
Le leader ayant choisi de freiner des quatre fers sur la connectivité, les petits éditeurs de PMS ont quasiment tous suivi. Voir Technologie hôtelière : le PMS est plus « Slow and quiet » que « Fast and furious » et 24% des PMS disponibles en France sont connectés à AirBnB.
On a vu Protel bouger avec sa plateforme Protel i/o. On a vu apparaître Apaleo qui se définit comme un API-first PMS, quelle vilaine expression due au fait qu’Oracle est dominant à l’échelon mondial, pas vraiment sur les marchés hyper fragmentés comme la France. Pourtant aucun n’est PMS-agnostique : pour accéder à la plateforme de connectivité, il faut utiliser le PMS.
On constate la croissance phénoménale du PMS CloudBeds en Amérique du Nord ou celle de l’indien Hotelogix, tous deux partant à la conquête du monde.
Il n’y a pas que la voie du PMS
L’hôtellerie continue sauf exception à foncer tête baissée sur une architecture dont le cœur est le PMS.
CitizenM a pourtant démontré avec succès que cette architecture est obsolète. Le PMS n’est qu’une pièce technologique dans une infrastructure complexe et son remplacement ne doit plus être le casse tête qu’il est aujourd’hui.
Des technologies ont émergé comme SnapShot, exclusivement orienté data et acheté par Shiji. Depuis d’autres technologies qu’on pourrait qualifier de middleware, même si le terme n’est pas le plus adapté, sont apparues : Ireckonu, HapiCloud, ...
Conclusion
Il est temps que les choses bougent dans les basiques de la technologie hôtelière. Le seul problème est que le ticket d’entrée est aujourd’hui très élevé. De facto les petits éditeurs sont voués à des jours difficiles s’ils ne prennent pas très vite les bonnes décisions.
Nous ne sommes qu’au début du tsunami technologique qui va (enfin) toucher l’hôtellerie, alors accrochez-vous...
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